Frédéric II « le Grand » de Prusse aimait les tabatières, et sa collection en supposait une pour chaque jour de l’année. Il était également connu pour son goût de la chrysoprase, pierres précieuses vertes. Il a commandé huit tabatières fabriquées à partir de ce minéral. Jean Guillaume Georges Kruger, créateur, aurait fait la tabatière que l’on peut admirer ici vers 1765.
La boîte ovale et son couvercle sont tous deux fabriqués à partir de simples morceaux de chrysoprase, c’est une variété verte de calcédoine. Les diamants et autres pierres précieuses sont montés sur de l’or varicolé sous la forme de rouleaux, de vignes et de gerbes de fleurs. Une feuille rose pâle, verte et jaune citron a été placée derrière les diamants pour les teinter subtilement. L’intérieur du couvercle est bordé d’or et gravé de plus de fleurs et de volutes.
Frederick était renommé pour ses réalisations militaires, mais aussi pour son patronage des arts. Il aimait tellement la chrysoprase que vers la fin de sa vie il en conservait des morceaux à côté de ses boîtes et bijoux juste pour les regarder. Son intérêt pour les boîtes élégantes a été influencé par la collection de sa mère Sophia-Dorothea. Il gardait une tabatière sur sa personne à tout moment. Cela se révéla fortuit en 1759 lors de la bataille de Kunersdorf pendant la guerre de Sept Ans, quand il fut touché par une balle russe, elle fut déviée par la tabatière dans sa poche, lui sauvant la vie.